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Requins à La Réunion

-une tragédie moderne-

Communiqué OPR en réponse aux propos de M. Fouassin, président d'IRT

 

 

Le président de l'IRT Stéphane Fouassin est à l'image de cette institution dont l’éthique pourrait être remise en question, car oser dire que « la crise requin est derrière nous » n’est pas honnête (voir ici notre montage extrait du JT du jeudi 12 septembre sur la chaîne publique Réunion première).

 

 Ne sait-il pourtant qu'il n'y a aucune plage « sécurisée protégée ou aménagée » digne de ce nom pour la pratique des activités nautiques, encore en septembre 2019 ? Ce n’est pas parce que ce mensonge publicitaire à l’attention des touristes a été répété qu’il faut y voir une vérité.

 

 Il évite soigneusement de préciser que nous sommes le seul endroit où l'océan est interdit en totalité depuis plus de six ans, que tous les jours, les touristes qui découvrent la situation une fois sur la plage de boucan livrent aux maitres-nageurs leur sentiment de s'être fait escroqués, car on s'est bien gardé de le leur mentionner.

 

Comment M. Fouassin peut-il prétendre que « la crise requin est derrière nous » alors que nous recensons ici pour 2019 déjà 50 % des attaques mortelles de la planète (sur les 4 constatées à ce jour), et que nous sommes le seul endroit où l’océan est interdit depuis plus de 6 ans maintenant ?

 

 Comment peut-on se féliciter de notre situation, quand on connaît que les chiffres sont gonflés par le tourisme affinitaire et 41 000 croisiéristes qui posent à peine le pied à terre ?

 

 M. Fouassin est un passionné de plongée, et bien sûr il vante cette pratique qu'il assure "sans danger". Que dira-t-il quand demain l’un d’entre eux se fera croquer ? Il ignore surement que les plongeurs bouteilles représentent 5 à 7 % des attaques de requins dans le monde.

 

 M. Fouassin fait la promotion des sorties en bateau pour regarder les baleines, qu’importe s’il n'y en a pas eu cette année. Baser notre tourisme bleu sur un atout saisonnier aussi aléatoire ne le dérange pas.

Il omet de préciser que les sorties en bateaux utilisent des énergies fossiles, et ne sont pas des pratiques durables. Mais cela n'empêche pas l’IRT d’afficher fièrement son statut de membre du « réseau des acteurs du tourisme durable ».

 

 M. Fouassin ne sait-il pas que l'article 57a du Grenelle de la mer demande à l'inverse de « privilégier les activités nautiques soutenables au plan environnemental ». Ici à la Réunion, l'interdiction « provisoire », qu'il cautionne tacitement, interdit uniquement les loisirs utilisant l’énergie naturelle des vagues !

 

 L'IRT fait partie du conseil d'administration du Centre de Ressources et d'Appui au risque requin (Cra) depuis 2016, date de la création de cette structure. A ce titre, elle assiste à toutes les réunions, qui finissent souvent en pugilat car cette instance est en crise. Tous les projets proposés innovants, maintes fois ressassés dans la presse, tombent à l'eau, avec des départs en cascade. Mais la crise requin qui s’enlise, l’IRT se garde bien d’en parler.

 

 Il y a des responsabilités indéniables dans ce dossier, d’autant que le tourisme est censé être notre « moteur économique ». L'IRT devrait être rebaptisée le Titanic : tout le monde fait la fête sur le pont et s’auto-congratulent, pendant que les trois quarts du navire "tourisme Réunion" a déjà la tête sous l'eau.