Titre du site

Requins à La Réunion

-une tragédie moderne-

Résolution crise requin : "plan marshall"

  document de travail rédigé en août 2017 et adressé aux autorités (préfet, président de région, députés, sénateurs, maires, ministre de l'écologie et premier ministre) constituant les mesures à mettre en œuvre impérativement afin de maximiser les chances de sortir rapidement et définitivement de la "crise requin"

Préconisations « plan marshall » :

1 Régulation : Réduire le risque par une action directe sur l’aléa (le requin)

Objectif recherché : limiter les probabilités d’interactions avec les humains

 La population de requin bouledogue et tigre est beaucoup trop importante autour de l’île, ayant profité de l’arrêt de l’effort de pêche commerciale depuis 20 ans, mais aussi d’un biotope favorable, conjugué à une absence de prédateurs

 Il faut engager un effort de pêche beaucoup plus significatif.

1A Le programme de pêche porté par l’autorité publique (caprequin) doit être repris rapidement, et accentué avec des moyens renforcés, à la hauteur des enjeux et de de la gravité de la situation actuelle. Le nombre de drum lines doit être augmenté, et celles-ci pourraient être déployées 24/24 et 7/7 sur le modèle australien[12] et sud-africain[13]

 Le protocole des smart « drum lines » doit être repensé sur le modèle initial[14] pour les captures ciblées

Il faut envisager de lever si besoin les obstacles législatifs et réglementaires afin de permettre l’utilisation de méthodes et de moyens les plus efficaces possibles (par exemple : bateaux à plus grande capacité de pêche déployés près des côtes) pendant un à deux ans le temps d’atteindre un seuil de régulation significatif. Cette action permettra une estimation plus précise de la population de squales

 

1B Face à la situation de risque extrême, il faut en parallèle engager dans la durée une politique incitative à la pêche tous azimuts, ciblée sur des squales côtiers dangereux auprès de l’ensemble des pêcheurs plaisanciers et professionnels, sur le modèle des Seychelles[15]. Cette action complétera l’effort de pêche de Cap requin, bien trop onéreux pour être poursuivi indéfiniment, et parfois englué dans un cadre administratif contraignant. Il faut que parmi les 3000 pêcheurs plaisanciers et professionnels, qu’il y en ait qui (re)prennent conscience définitivement que c’est un geste citoyen de péché un requin dangereux à l’île de la Réunion.

1–engager un programme visant à faire tomber le tabou du retour d’un requin au port : communication adaptée pour éviter la diabolisation/stigmatisation de la pêche[16], dans le cadre du projet d’information global à l’attention du jeune public et des adultes, pour rappeler qu’il s’agit d’une pratique durable et salutaire[17].

2- révision de l’arrêté d’interdiction « ciguatera » avec un circuit de distribution (labélisé ?) et des contrôles garantissant la sécurité sanitaire (sur le modèle de ceux existants pour les poissons des bancs du large)

3- développement d’une filière de vente (à bas prix, partiellement subventionnée si besoin, pour assurer le succès), et de valorisation de toutes les parties du requin (bijou, pharmacopée, etc.)

4- Interdiction du « no kill » (relâché vivant) pour des requins côtiers dangereux (dans la lignée d’un classement récent des tigres et bouledogues en espèces invasives, et sur le modèle des législations en cours à ce propos)

5- interdiction définitive du marquage de requins dangereux de plus de 1m50, et mise à mort systématique des juvéniles marqués et recapturés au-delà de cette taille

6- soutien à des concours de pêche permettant de valoriser dans l’opinion la pratique de la pêche au requin

 

 Il est fondamental de garantir l’acceptabilité sociale de la pêche (un poisson requin tué, comme tout animal, doit être consommé. Pêcher QUE pour que l’animal finisse incinéré est beaucoup plus difficile à faire accepter par l’opinion, d’autant plus que la manipulation en vigueur cherche systématiquement à réduire la mort des requins à l’assouvissement d’un loisir superflu d’une minorité de pratiquants nautiques)

2 Reconquête de la zone balnéaire

Objectif recherché : recréer comme dans le passé une zone d’exclusion pour les prédateurs, permettant de limiter la présence est donc le risque d’interactions avec les usagés exposés au risque.

2A-  la Réserve Marine

 -Soit Moratoire sur la réserve marine pendant cinq ans

 -Soit révision immédiate de son périmètre et de sa législation.

 -Soit déplacement de celle-ci à au moins 30 km la zone balnéaire, défaut de volonté réelle manifeste.

 -Soit suppression

2B- la réalisation du point 1 permettra un retour à une pression anthropique avec occupation de la colonne d’eau par toutes les activités de pêche traditionnelle pour faire de cet espace un environnement hostile à la sédentarisation des requins côtiers : l’homme doit redevenir un prédateur[18].

2C- soutenir et valoriser ces modifications et l’ensemble de ces activités d’un point de vue économique, mais également social et culturel, via une communication adaptée dans le cadre du programme de communication globale (contexte actuel animaliste sensible, défavorable à l’atteinte à une aire protégée et aux animaux)

 

3 Programme de communication/information adaptée et valorisation/réconciliation du Réunionnais de l’océan

-plan de valorisation du patrimoine nautique : « la mer nou lé fier »  (« la mer, on en est fier ») permettant de réconcilier le Réunionnais et la mer et de justifier les efforts consentis

-développement d’outils de communication pertinents réalistes (à traduire en créole) permettant de comprendre les enjeux et la nécessité de la politique engagée

Livre, documentaire, prospectus, programmes éducatifs, etc.

L’idée est de protéger l’île et le gestionnaire public des attaques incessantes à base d’amalgames, d’exagérations et de mensonges conduisant à une manipulation de l’opinion responsable du climat passionnel.

Sensibilisation sur la cohabitation/préservation de la biodiversité compatible avec les intérêts humains (respect de l’environnement et du récif mis à mal par la surcharge lagonnaire actuelle, prise de conscience qu’une espèce trop abondante, le bouledogue, déséquilibre la biodiversité)

-campagne d’information et de mise en garde face à la radicalisation animaliste : remettre l’humanisme au goût du jour dans une société de plus en plus virtuelle qui donne désormais plus de valeur un animal qu’un enfant, qui érige la détestation de l’humain au rang de modèle, et qui semble plus tolérer que la mort d’êtres humains.

4 Soutien et amélioration au dispositifs de préventions existants

- vigies requin : Maintien du dispositif pour l’entraînement des licenciés, du haut niveau organisations de compétition en surf aussi longtemps que nécessaire.

- Filets de protection : construction de digues perpendiculaires à la plage pour résoudre définitivement le casse-tête des retours à la côte. Combinaison avec un rideau de protection par la pêche type drum lines, voir filets maillants.

 Envisager la possibilité d’un remplacement des filets existants par des filets maillants beaucoup moins couteux et surtout beaucoup plus efficaces[19]

5 Etudes :

Objectif recherché : améliorer la connaissance du biotope, de la faune ainsi que du comportement des requins.

Engager des recherches à des fins de connaissance ou de prévention, mais sans assujettir à aucun moment la sécurisation à celles-ci.

6 Soutien aux acteurs économiques :

 De nombreux professionnels (moniteurs, formateurs etc. ...) ainsi que des entreprises dont les activités étaient majoritairement orientées vers les activités nautiques ont été très durement frappées par cette crise.

Nombreux sont celles et ceux qui ont dû renoncer à leur activité ou mettre la clef sous la porte, tandis que certains de ceux qui continuent de s’accrocher ont de grandes difficultés pour faire face au paiement de leurs taxes et charges.

C’est pourquoi il nous semblerait équitable et juste que les services de l'Etat s’organisent pour accompagner, soutenir et aider ces entreprises pour qu’elles puissent surmonter leurs difficultés en attendant que ce plan produise les effets bénéfiques tant attendus de tous.

[12] En Australie en Afrique du Sud les on line sont déployés et appâtés 24/24 et 7/7. Les institutions officielles rappellent pour le Queensland en Australie qu’il n’y a eu aucune attaque mortelle depuis le déploiement de la prevention par la pêche, via les drum lines, depuis 1962 : “We were also very mindful of public safety and the fact that there have been no shark fatalities in the areas where the program has been operating since 1962.”

Source : http://www.gbrmpa.gov.au/media-room/latest-news/corporate/2017/shark-control-program-continues-in-marine-park

[13] « Ont été favorisées les installations en RSA (République d’Afrique du Sud) et en Australie de lignes flottantes appâtées (drum lines) qui ont montré une grande sélectivité en matière de capture, et qui ont un prix de revient modeste [...] recommandées lors du congrès sur la préservation des requins de Sydney en février 1991 » Extrait d'un chapitre rédigé par Géry Van Grevelynghe : « Des requins et des hommes, in "Le grand livre de la chasse sous­ marine et de la plongée libre », page 377, édition Orphie, 2000

[14]  Historiquement, les drumlines avec appât maigre capturent peu, mais les prédateurs mouraient sur place, et   l’urée présent dans le sang, en se décomposant devient de l’acétate d’ammonium, qui présenterait des facultés répulsives. Voir http://repelsharks.com/

Le dispositif actuel « Smart » oblige l’intervention d’un technicien dans l’heure après alerte de capture. Une modification du protocole permettrait en cas de capture d’espèces dangereuses ciblées, de le laisser sur place au moins une nuit. L’arrêt de cette procédure permettrait une économie substantielle puisque ne nécessitant plus l’intervention d’un technicien H 24 7/7, mais il faudrait assumer la mort des captures accessoires.

[15]  Suite à 2 attaques mortelles le 1 et 15 août 2011, le gouvernement des Seychelles a mis en œuvre un programme de régulation en incitant (et en équipant à cette attention) la plupart des pêcheurs locaux afin de juguler le problème. Depuis, ils n’auront eu à déplorer qu’une seule attaque sans gravité en mars 2013 alors qu’ici à l’île de la Réunion, dans le cadre de notre crise démarraient également en 2011, nous en auront connu plus de 20 dont plusieurs mortelles et mutilantes jusqu’à aujourd’hui).

 Dans cette vidéo de fin 2013, le ministre du tourisme des Seychelles explique leur pragmatisme, et tacle les autorités réunionnaises qui « joue au requin » https://www.facebook.com/oceanpreventionreunion/videos/826632327386969/?hc_ref=ARQSGE918f7T1IwS-xJb0nzKHOpo-YyumpsfwZQZfqGFaoHsY9RfrgeEnRXHrGPx3xA

Un autre exemple ici du bon sens seychellois : face à un constat d’une présence nouvelle de requin bouledogue dans un secteur, il lance un programme de pêche immédiatement : http://www.seychellesnewsagency.com/articles/235/Mesures+de+prcaution+contre+la+prsence+de+requins+prs+du+port+de+Victoria

[16]  Déjà très sensible depuis 2011 à l’île de la Réunion, cette mouvance radicale de protection gagne jour après jour la métropole, voir cette histoire récente, juillet 2017, avec un restaurateur http://www.charentelibre.fr/2017/07/26/ile-d-oleron-un-restaurateur-s-attire-les-foudres-des-reseaux-sociaux-en-proposant-du-requin-au-menu-video,3115673.php. La France pêche 20 000 t de requins et se classe au 13e rang mondial, et l’on importe 3400 t pour la pharmacopée et les cosmétiques http://www.sharkcitizen.fr/commerces-et-protections/ . Environ 20 000 requins sont tués chaque jour en France pour être mangé dans l’indifférence générale, mais pour combien de temps encore ?

[17] La réduction du nombre de prédateurs permet automatiquement de réduire les probabilités d’interaction avec un humain. Cette évidence est reconnue par le plus grand spécialiste français Bernard Seret, le 8 octobre 2012 dans le « Plongée Magazine » : « si on tue 60 requins sur 200 on diminue le risque pour l’humain ». il s’oppose cependant à cette mesure en évoquant le fait que la nature n’aimant pas le vide, les requins prélevés seraient remplacés par d’autres. C’est pour cela que se basant sur le principe d’une pression de pêche régulière et définitive. Par ailleurs, contrairement à l’alarmisme entretenu par les O.N.G., la pêche des requins est reconnue en tant pratique durable par les biologistes collaborant aux politiques de pêche respectueuses de la ressource https://www.hakaimagazine.com/article-short/nine-out-ten-shark-scientists-agree-sustainable-shark-fishing-fine  un exemple ici avec les quotas de pêche multipliée en Floride en 2016 en réponse à l’excellente santé des populations de requins http://www.nmfs.noaa.gov/sfa/hms/news/news_list/2015/8/081715_2015_proposed_shk_specs.htm

[18] Une étude (enterrée) bibliographique réalisée à l’île de la Réunion préalablement à la mise en place de la réserve marine (citant Russ 1991 et Wantiez et al 1997) met en garde page 28 sur la désinhibition, le principal effet réserve : « l’homme intervenant plus en tant que prédateur, il n’est plus perçu comme une menace ». Source : Effet réserve : synthèse bibliographique en milieu marin et mis en place d'un protocole de suivi à la Réunion, Severin Thierry, Thèse DESS 2000-2001, Université de la Réunion.

[19]  Seulement une attaque non-fatale depuis le début du programme de prevention au New South Whales qui n’utilise que des filets maillants. Only one fatal shark attack since the start of this safety programm on protected beaches and ZERO fatal past 60 years”. Source : « Shark Meshing (Bather Protection) Program 2014-15 Annual Performance Report » page 1 Lien : http://www.dpi.nsw.gov.au/__data/assets/pdf_file/0007/571750/shark-meshing-bather-protection-program-2014-15-annual-performance-report.pdf

 La même chose se constate en Afrique du Sud à Durban qui utilise également des filets : Geremy cliff, chef du Natal Shark Board : « Durban beachfront suffered 21 shark attacks with seven fatal between 1942 and 1951 (…) Sharks net were installed in 1952. In the 63 ensuing years, there has not been a signicant shark-inflicted injury at any of the beaches protected by shark nets in Durban ». The Herald (South Africa) 9 feb 2016. Lien http://www.pressreader.com/south-africa/the-herald-south-africa/20160209/281560879837183