Précisions : tous les paragraphes en italique sont des commentaires permettant de mieux appréhender l’ampleur du scandale des promesses non tenues dans le cadre de la politique publique "forte" soi-disant engagée depuis 2011, en réponse au risque démesuré d’attaques de requins à l’île de la Réunion.
Le texte ci-dessous est issu en principe de ce lien http://www.outre-mer.gouv.fr/?huit-initiatives-pour-accelerer-et-etendre-la-mise-en-oeuvre-du-plan.html , mais n’est plus accessible ou disponible nulle part sur le site du ministère de l’outre-mer. nous l’avons retrouvé grâce à un partage sur un site d'information http://www.zinfos974.com/Les-8-initiatives-de-la-ministre-pour-accelerer-et-etendre-le-plan-de-reduction-du-risque-requin_a84243.html
Cette publication devrait offrir une base permettant aux différents acteurs d'interpeller la ministre de l'outre-mer (de passage dans l'île la semaine prochaine) sur ses responsabilités immenses dans ce dossier.
la ministre de l'époque Georges Pau-Langevin qui a pondu ces initiatives en avril 2015, contemplant sans aucun scrupule le massacre de notre zone balnéaire organisé par l'État français depuis 2011 à l'île de la Réunion...
Huit initiatives pour accélérer et étendre la mise en œuvre du plan de réduction du risque requin à La Réunion. Le vendredi 24 avril 2015, communiqué de presse Ministre de l’Outre-Mer
Face à la situation de crise que traverse La Réunion et consciente de l’urgence d’une réponse déterminée, la ministre des Outre-mer, George PAU-LANGEVIN, a annoncé, vendredi, huit initiatives destinées à accélérer et à étendre la mise en œuvre du plan de réduction du risque requins qui, depuis juillet 2013, implique l’État – quatre ministères[1], les collectivités locales, les associations et les professionnels de la mer.
A l’issue d’une réunion à Saint-Paul avec les différents acteurs et partenaires locaux de la politique de réduction du risque requin, la ministre a d’abord indiqué que le budget consacré aux actions financées par l’État dans le cadre du plan requin sera porté de 650 000 € à 1 million d’euros, soit 6 millions d’euros sur la période 2015-2020.
La ministre a ensuite détaillé les huit initiatives qui seront mises en œuvre avec ces moyens supplémentaires :
1) Un effort accru pour sécuriser des sites de baignade et d’activités nautiques
Aux côtés de la Région, qui a annoncé son intention de mobiliser des fonds européens, l’État accompagnera financièrement les communes dans leurs investissements comme les « vigies requin renforcées », les filets de protection, voire d’autres techniques si leur efficacité est démontrée. L’objectif est de mettre en place au plus vite, et en tout état de cause dès cette année, un site sécurisé à Saint-Paul, et d’accélérer la réalisation des projets de Saint-Pierre, de Saint-Leu et de Trois-Bassins.
Commentaire : plus de deux ans après, strictement rien de concret n’aura vu le jour sur les secteurs géographiques mentionnés, traduisant l’impotence absolue des autorités, et une véritable pathologie illustrée par des discours mensongers constituant des condensés de mensonges compulsifs.
2) Une augmentation maîtrisée des prélèvements des requins tigre et bouledogue
L’État s’engage à augmenter de 50 % les sorties en mer dans le cadre de « Cap Requins », programme ciblé de pêche de requins tigre et bouledogue réalisée par des professionnels. Cette pêche sera autorisée par le préfet à l’intérieur de la Réserve naturelle marine. Elle ne correspond cependant en aucun cas à une éradication qui est irréaliste et contraire aux engagements de la France en faveur de la biodiversité.
Commentaire : 2017 aura été une année avec un effort de pêche parmi les plus faibles, malgré un risque démesuré qui illustre les 2 attaques mortelles survenues jusqu’à présent (2 des 3 morts constatés pour la planète entière en 2017). L’État fait n’importe quoi depuis le début, et continue de jouer au requin avec la vie des réunionnais. Comme à chaque fois ils confient des dossiers à des structures en imposant des contraintes aberrantes, garantissant l’échec. Ensuite une fois que ces entités sont tombées dans le piège, elle se lave les mains, et se met en quête de nouveaux pigeons.
3) La recherche de solutions durables pour commercialiser les requins pêchés
L’augmentation des prélèvements de requins tigre et bouledogue permettra de multiplier les analyses afin que l’ANSES puisse disposer des éléments nécessaires pour conclure au plus vite sur la possibilité de consommation humaine de la chair de requin. Pour l’heure, l’interdiction de la consommation humaine doit demeurer jusqu’à ce que le risque sanitaire soit levé.
Commentaire : sur la dernière cohorte de requins analysés, 2 requins ont montré « des traces de ciguatoxines ». Ce rapport va sortir dans le cadre de la venue de la ministre de l’outre-mer du 5 au 9 octobre 2017 : il est à prévoir qu’elle fasse l’annonce de l’abandon définitif de toute idée de commercialisation (tout comme son prédécesseur avait annoncé en avril 2015 l’extension de l’interdiction de commercialisation à Mayotte, après que nous ayons alerté sur l’inégalité de traitement entre les deux territoires pourtant proches). Pourtant, notre île est une des zones les moins touchés par la ciguatera dans le monde. Voir ici pour plus d’informations sur cette toxine. L’État est régulièrement mis en alerte sur des problèmes sanitaires graves à l’île de la Réunion, par exemple récemment sur un scandale autour de la viande de bœuf contaminé, et malgré des demandes répétées de lanceurs d’alerte, il continue d’occulter le risque pour la population. Il est bien clair que cette démarche conduisant à maintenir coûte que coûte l’interdiction de commercialisation, cache d’autres intérêts autour de la protection des bouledogues à l’île de la Réunion.
4) La préservation des équilibres fragiles au sein de la Réserve Marine
La Réserve naturelle marine, qui répond à trente années d’alertes sur la dégradation du milieu récifal de La Réunion, ne sera en aucun cas remise en cause. Des programmes de pêche sélective et encadrée de « Cap requins » seront étendus au sein de la Réserve naturelle marine, mais l’État demeurera ferme sur les conditions d’exercice de la pêche de plaisance sous-marine qui ne sera pas étendue.
Commentaire : un an après cette annonce, en février 2016 le préfet a enfin autorisé la pose de drum lines au sein de la réserve marine, à Boucan Canot afin de compléter le dispositif de prévention que constituait le filet. Mais en mai 2016, cette décision a été annulé par le tribunal administratif, suite à une procédure engagée par les organisations de protection de la Réserve Marine des requins bouledogue et tigre. L’État se moque de nous en engageant des mesures qui ne sont même pas légales puisqu’il a lui-même instauré un cadre juridique conduisant à protéger et élever les bouledogues au cœur de notre zone balnéaire, un cadre juridique qui donne plus de droit à un poisson/patate de corail qu’à un enfant. Début 2017, l’État a voulu retenter une deuxième fois, en passant par une consultation publique virtuelle totalement indigne, puisqu’elle aura été immédiatement trustée par les adorateurs des requins métropolitains et internationaux, et cela alors même que la population de boucan n’était pas informée de cette procédure. Le préfet a alors abandonné le principe de la pêche ciblée, au sein de la zone balnéaire, transformé en réserve à requin bouledogue, en essuyant en passant un revers puisque le 9 février 2017, le conseil scientifique de la réserve, malgré un accord de principe, a rejeté le déploiement de la sécurisation au sein de la zone protégée.
5) L’intensification des efforts de connaissance scientifique
L’État augmentera son soutien aux programmes de connaissance et d’expertise scientifique, notamment pour étendre le réseau de stations d’écoute et mieux suivre les mouvements de squales et pour mieux évaluer les stocks de requins aux abords de La Réunion.
Commentaire : L’évaluation des stocks passe nécessairement par un effort de pêche régulier et significatif sur une dizaine d’années. Depuis cette date d’avril 2015, l’effort de pêche reste totalement inconstant. Pour preuve l’année 2017 le programme a été quasi abandonné jusqu’à présent.
6) Un soutien renforcé aux associations de prévention
Un soutien financier accru sera apporté aux associations dont les initiatives participent à la réponse globale en matière de prévention et de réduction des risques comme, à titre d’exemple, le dispositif des « missions de surveillance et de prévention » porté par l’association Prévention Requin Réunion, ou encore l’action de la fondation Surfrider, sur la qualité de l’eau et des plages.
Commentaire : les missions de surveillance financée pour PRR ont un impact dérisoire puisqu’uniquement sur la zone de Boucan à l’Hermitage qui est la zone la moins fréquentée puisque c’est là où la répression est la plus forte. Surfrider n’a plus jamais fait d’analyse de qualité de l’eau depuis 2015, ne fait plus rien l’île de la Réunion à part soutenir la Réserve, et pleurnicher en attendant que les filets des Roches rouvrent…
7) L’accélération de la mise en place du centre de ressources et d’appui
Ce centre de ressources et d’appui, dont la vocation sera de coordonner la politique de réduction du risque requin, de communiquer en direction du public et d’assurer la gestion de crise, devra être opérationnel dès cette année. Des synergies entre cette structure et la Réserve naturelle marine seront recherchées afin de favoriser une approche globale.
Commentaire : le centre de ressources et d’appui est une coquille vide au service de l’État, dirigée par des ingénieurs en provenance du ministère de l’écologie, ayant dépensé presque 1 million d’euros un an pour faire des réunions et accessoirement joujou avec des drones, incapable de répondre aux besoins de communication et de percevoir la réalité du terrain et l’urgence d’y répondre.
8) La relance du tourisme à la Réunion
La demande d’appui des professionnels réunionnais du tourisme a été prise en compte. La prochaine réunion du conseil de promotion du Tourisme consacré aux outre-mer, que je co-présiderai en juin prochain avec Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international, comportera des mesures visant à assurer une promotion renforcée de la destination.
Commentaire : la visite de la ministre de l’outre-mer programmée du 5 au 9 octobre 2017 est concentrée essentiellement sur la valorisation touristique de notre territoire ( un secteur qui repart depuis 2016 du fait d'une politique autour d'un tourisme excluant les activités nautiques, ciblant les personnes sans intérêt avec la mer tels que les retraités des bateaux de croisière ou encore les touristes chinois et indiens, sans oublier les aides à la continuité territoriale permettant de gonfler artificiellement les chiffres).
Comble de la provocation vis-à-vis de notre situation d’océan interdit transformé en cimetière, la seule chose qu’elle a annoncée à la presse et qu’elle ira dormir une nuit dans les montagnes. Tout porte à croire qu’elle s’apprête à faire l’impasse totale sur l’océan récréatif, dans le cadre de la stratégie touristique en vigueur, qui consiste à recouvrir la crise requin et les morts d’un drap blanc, tout en détournant l’attention avec quelques danseuses folkloriques et un ti punch bien corsé. Au mieux vis-à-vis de l’océan, elle va faire l’apologie de la plongée et des baleines conformément à la démarche méprisante envers la tragédie que subit notre communauté.
Pour preuve encore, il y a trois jours, le président de la FEDOM interpellé longuement la ministre sur la crise requin dans le cadre du plus grand salon touristique français « top Résa ». La réponse de la ministre : « … », rien, rien de rien, elle a tout simplement changé de sujet en ignorant complètement la question de son interlocuteur. Voir ici la preuve. (il y avait suffisamment de monde dans la salle pour témoigner qu’elle n’aura strictement pas répondu)
27 septembre 2017, lors du salon "top Résa", la Ministre des outre-mers interpelée par le Président de la FEDOM Jean-Pierre PHILIBERT sur le crise requins qui frappe La Réunion : elle n'a RIEN répondu !!!
Voilà, c’est la fin de cette série de promesses bafouées, annoncées en avril 2015.
En même temps on était déjà habitué à être pris pour des jambons, puisque deux ans avant en 2013, le tribunal administratif avait ordonné à l’État de prendre toutes les mesures nécessaires pour régler le problème. http://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/2013/07/19/le-tribunal-administratif-donne-15-jours-au-prefet-pour-prendre-les-mesures-necessaires-saint-leu-49203.html
La seule réponse aura apporté l’état, c’est d’attaquer cette décision du tribunal administratif au conseil d’État en août 2013, ce qui lui aura permis d’édulcorer les injonctions tout en déchargeant sa responsabilité, pourtant édifiante dans ce dossier…
[1] Le ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie ; le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche ; le ministère de la Ville, de la jeunesse et des sports ; le ministère des Outre-mer