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Requins à La Réunion

-une tragédie moderne-

Cap requin : escroquerie ou service public ?

 

Cet article de presse du vendredi 4 août 2017 (en capture ci-dessus), tout comme celui de Mediapart, fait suite à la réalisation d'un audit par un cabinet d'expertise (également agence de conseil des plus puissants armateurs basés à l'île de la Réunion)

Si vous souhaitez comprendre la manipulation des opposants à la pêche autour "d'une attractivité des appâts" qui seraient à l'origine des attaques, dans le but de discréditer les Drum lines du programme Caprequins, il faut absolument visionner cette courte vidéo cliquez ici

 Cette manœuvre leur permet en même temps de tenter d'évacuer leurs propres responsabilités puisque que par leurs actions incessants depuis 2011, ils ont contribuer à la survenance des attaques en attaquant systématiquement jusqu'au tribunal la politique préventive passant par la pêche de la Réunion !

 Par ailleurs, pour ce qui concerne toutes les accusations à propos du coût important de ce programme, il convient de comprendre en quoi il consiste et qui est responsable d'une escalade dans le coût de la pêche

Reprenons ensemble l'historique puisqu’il apparaît impossible de trouver un journaliste capable de mettre en lumière le dessous des cartes :

1- en 2011 la réunion se retrouve face à un risque requin d'une ampleur et d'une localisation inédite

2- "désemparé" face à un poisson, l'État pas vraiment pressé, cherchant à obtenir des éléments d'aide à la décision (et surtout du temps) lance un programme scientifique à 800 000 €

3- mai 2013, tout le monde commence à se rendre compte de l'escroquerie que constitue ce fiasco scientifique, consistant en réalité à une expérimentation sur cobayes humains (3 morts et 2 mutilés graves entre fin 2011 et fin 2013, la durée du programme)

4- en cette même année 2013, à partir de ce constat, la réduction du risque (en s'attaquant directement à "l'aléa", c'est-à-dire aux requins) s'est donc imposé en toute logique). L'État décide d'engager un programme global de réduction du risque, incluant une régulation par la pêche ciblée.

5- tout naturellement, l'État se tourne vers le seul organisme capable de répondre à ce volet du programme global : le comité des pêches.

6- après des mois d'études et de négociations, de façon inespérée le comité des pêches accepte cette mission relevant d'un service public, qui débutera en février 2014.

7- ce programme devant s'inscrire dans une logique scientifique, il est accompagné de tout un protocole long (en plus de contraintes fortes/onéreuses pour les pêcheurs mandatés, il faut à chaque fois une autopsie par un vétérinaire, une chambre froide, des prélèvements, des frais de stockage et de destruction de la carcasse etc.) et surtout très coûteux, ramenant le prix de chaque poisson capturé à plusieurs milliers d'euros (4000€ pièce selon cet article)

8- comme si ça coutait pas assez cher, la pression écologique énorme a conduit à l’invention des « smart » drum lines, nécessitant la veille 24/24 d’un technicien (devant intervenir dans l'heure) pour libérer les captures accessoires, multipliant encore plus le coup de ce programme

9- toutes ces contraintes ont placée dès le début "Cap Requin" sur le fil du rasoir, attaqué au quotidien par les biologistes/médias opposés à la pêche/écologistes radicaux.

10- or pendant ce temps, face à une prolifération non régulée et à la désinhibition entraîné par la transformation d’une zone balnéaire en réserve à requin, les attaques de requins, elles, continuaient de se succéder malgré des tonnes de précaution telle que l'appatage des engins de pêche uniquement la nuit et hors week-end, leur disposition la plupart du temps éloignée des zones à enjeux humains (qui se rappelle par exemple qu'elles sont restées presque un an en baie de Saint-Paul à plus de 5 km des plages en 2014, juste à titre « d’expérimentation préalable au déploiement» ?

11- pressé de toutes parts, et devant un enjeu démesuré (la sauvegarde de l’économie touristique, et la préservation de vie humaine, faudrait-il le rappeler) le comité des pêches a tenté de faire avancer ce programme face à une adversité sans commune mesure, avec des torpilles de toutes parts, lancées localement mais aussi depuis la métropole et l’international, et l’ayant conduit jusqu’au tribunal.

 Y-a-t-il des personnes capables de comprendre qu’avec toutes ces pressions, les contraintes administratives énormes, les enjeux humains et sociaux démesurés, il y aurait pu avoir quelques erreurs dans ce parcours du combattant que constituait l’avancement d’un tel programme ?

Et que, une fois les dossiers épluchés par l’audit cité en référence actuellement et les erreurs mises bout à bout et montés en épingle, cela puisse se transformer en éléments à charge conduisant à décrédibiliser cette organisation ?

12- Qui fera mention du fait que la pression était tellement forte, qu’à plusieurs reprises le comité des pêches aura souhaité se retirer ? Ce qui aurait été catastrophique, et même pour l’État trop content d’avoir trouvé une chèvre pour porter le fardeau d’une politique préventive (pourtant obligation régalienne)

13- Là on commence à toucher le talon d’Achille : est-ce que la sécurisation des vies humaines entre dans les missions d’un comité des pêches ? Une première attaque au tribunal administratif dans ce registre avait permis de répondre oui, au grand soulagement de tous (car sans le comité des pêches débouté dans cette démarche, dans laquelle il s’était engagé par devoir moral et humanisme, il n’y aurait eu aucune perspective de sécurisation dans ce registre)

14- bref, 2015/2016 le démontage en règle du travail du comité des pêches continuaient d’être incessant et permanent, et de toutes parts : aussi bien dans le camp des écologistes radicaux que dans celui de ceux qui s’opposaient à l’équipe en place.

Leur grand cheval de bataille aura été le « caractère attractif des appâts ». Alors qu’il s’agissait d’une pure foutaise voir ce lien. Ils ont quand même réussi à semer le doute, non seulement dans l’opinion mais aussi chez les politiques/institutionnels, au point de se demander s’ils n’auront pas final (couplés à des accusations de magouilles/malversations etc.) conduit à la défaite de l’ancienne équipe du comité des pêches, renouvelée depuis le début 2017.

15- la nouvelle équipe en place découvrant les dossiers, n’aura pas reconduit ce programme pour diverses raisons a priori notamment relatives au financement de celui-ci (et dans l’attente de l’audit justement précité)

16- Résultat des courses ? Depuis plusieurs mois, il n’y a plus aucune démarche de sécurisation par une pression directe sur l’aléa de la Réunion. Le débat s’est déplacé sur une "gestion scandaleuse" de l’ancienne équipe du comité des pêches qu’il conviendrait de brûler sur la scène publique (confère l’article ciblée d’un stagiaire journaliste à Mediapart venue spécifiquement à cette attention)

17- Pour ceux qui savent lire, il suffit pourtant d’analyser les éléments avancés pour ces articles à charge pour comprendre que tout cela n’est une fois encore qu'une manipulation, et que le grand perdant reste l’île de la Réunion tout entière.

 

 En août 2017, l’océan est toujours interdit, les filets détruits, l’opinion ulcérée, le danger plus fort que jamais…

Quel média se soucie encore des morts, la destruction de la zone balnéaire, de la destruction de la vie sociale de toute une communauté ?

Tout le monde attend les prochaines victimes qui ne sauraient tarder.

 Non, il apparaît "beaucoup plus intéressant" de se demander si c’est dans les missions d’un comité des pêches de préserver des vies humaines, des intérêts économiques/touristiques majeurs, et toute une vie sociale. Non mais franchement, la société s'est-elle déshumanisée à ce point ???

 Le grand vainqueur de tout ce fiasco une fois encore, c’est l’État français.

 L’état se lave les mains comme à l’accoutumée : qui a vu la moindre accusation de l’État dans tous ces articles à charge envers le comité des pêches ?

 L’État, qui comme à chaque fois a réussi à refiler la patate chaude (de la politique préventive dont lui seul a les clés) à des organisations, qui finissent ensuite une à une par y laisser leur peau, en jouant ce jeu perdu d’avance. Oui, les dés sont pipés par l'État français qui tue l'île de la Réunion, qui a transformé notre paradis en enfer !

 

(retrouvez tout l’historique de la gestion scandaleuse du risque requin par les autorités françaises dans le livre " Requins à la Réunion une tragédie moderne")