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Requins à La Réunion

-une tragédie moderne-

L'échec de la "science des requins"

 Lorsque nous avons pris connaissance de ce document fin 2014, nous nous étions dits qu’il allait être déterminant pour la suite de la gestion de la crise requin. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui en mars 2017, ce rapport d’évaluation initial est resté lettre morte.

 Mais nous pouvons vous assurer que nous ferons notre maximum  qu’une suite y soit donnée, et que l’évaluation définitive du programme scientifique CHARC à 800 000 € des plus importants de la planète, puisse être livrée, conformément à tous les programmes menés par les institutions publiques.

Les exemples de la stratégie de gain de temps fondée sur une réponse scientifique ne manque vraiment pas :
-Un programme scientifique vigie à 130 000 € lancé pour gagner du temps et qui conclura d'ailleurs à l'impossibilité de "PROUVER formellement" scientifiquement parlant

-un programme "ciguatera" alors même que la circulation d'un petit pourcentage de requins côtiers est une EVIDENCE prouvée par de nombreuses études depuis longtemps, et que l'ANSES n'aurait jamais levé puisque demeurera toujours "un doute".

 Voici une synthèse en images du rapport d'évaluation diagnostique/expertise de CHARC, rédigé en avril 2012 par un éminent scientifique de l'IRD François Gerlotto :


 Voici également le lien pour télécharger le rapport complet ici.


 Nous demandons à ce que l'ensemble de la communauté scientifique reconnaisse ENFIN que nous sommes face à un système chaotique pour lequel même si 8 ou 80 millions d'euros supplémentaires sont engagés, EN AUCUN CAS la science biologique ne pourra prétendre faire apparaître des résultats en termes de gouvernance, s'agissant de la réduction du risque requin.

Nous espérons bien un jour que ses conclusions pourront inspirer d'autre gestion-requin à l'international, ainsi que d'autres gestion de risque liés aux prédateurs qui piétinent, parce qu’assujetti à une gestion scientifique biologie totalement incapable de modéliser quoi que ce soit (à l’instar du dossier loup ?)

 

Extrait du livre "Requins la Réunion tragédie moderne" (p.226-227) qui traite de ce rapport :

"Il existait un rapport d’évaluation de ce programme[1] et je tombai sur une formulation surprenante : « On peut s’attendre en toute certitude à des résultats scientifiques majeurs et à une appli­ cation des concepts d’indicateurs éco­éthologiques qui sera, eu égard aux dimensions du milieu étudié, une première dans le domaine scientifique. Mais on escompte aussi des capacités prédictives. Il est absolument certain que si ces résultats en termes de gouvernance n’apparaissaient pas, c’est que l’aspect chaotique (dans le sens du chaos déterministe) du système interdit toute pré­ diction, et on pourra alors abandonner tout espoir de gestion du risque par analyse du milieu : il sera alors inutile de tenter d’autres activités scientifiques » . Nul doute qu’à l’époque où l’auteur de ce rapport écrivit ces lignes, dans un contexte d’euphorie scientifique, il lui apparaissait illusoire que ce programme ne débouche pas sur des découvertes majeures dans une perspective de prévention des risques. Et c’est probablement persuadé de ne prendre aucun risque qu’il avait émis ce garde-fou permettant d’afficher une certaine forme de neutralité dans son évaluation.

A moins qu’il n’ait réellement perçu, déjà à cette époque, la possible impuissance de la recherche quant à la réduction du risque à partir d’une modélisation des conditions du milieu ? Et sachant que sur la base des études déjà menées un peu partout dans le monde[2], il apparaît illusoire d'espérer réduire le risque à partir de la simple connaissance des requins via le marquage ou encore la technologie. Ainsi, au Brésil, à Recife, vingt années de recherche n’avaient pas permis de réduire le risque autrement que par l’interdiction.

En tout cas, son propos était clair : si le programme CHARC ne donnait rien en termes de gouvernance s’agissant du risque requin, alors il faudrait accepter l’échec de la science à ce sujet. Ce que voulait probablement dire cet évaluateur, c’est que nous étions face à une des recherches parmi les plus les ambitieuses de la planète, avec 800 000 € engagés sur deux ans, avec près de 80 requins marqués, une réflexion en amont conséquente et irréprochable, des protocoles, des démarches et des méthodes heuristiques. Avec un tel engagement, il apparaissait impensable de ne pas obtenir des résultats majeurs. Et si une telle étude faisait état d’une impossibilité à établir des patterns fiables, il serait inutile d’investir 8, voire 80 millions d’euros supplémentaires, à des fins de résolution par la science.

Allait-on enfin se résoudre à admettre que nous étions face à un système que les « sciences dures » qualifient de chaotique, avec un sujet d’étude mystérieux, le requin, évoluant de surcroît dans un milieu difficile à appréhender, l’océan "



[1] « Rapport d’évaluation du projet CHARC », mars/avril 2012, F. Gerlotto, ancien chercheur de l'IRD, devenu directeur scientifique d'un institut péruvien de recherche sur les ressources halieutiques, l'IREA (« Instituto de Recursos Acuáticos »).

[2] En plus des programmes de marquage réalisés en Floride, Hawaï, ou encore en Australie, de très nombreuses recherches ont été lancées depuis plusieurs décennies pour réduire le risque de requins (voir Op. cit. 80, chapitre « la prévention par l’équipement » p. 203) Des rideaux de bulles d’air aux répulsifs chimiques à l’origine, passant par les ondes électromagnétiques ou des flashs stroboscopiques de nos jours, aucun de ces investissements de recherche conséquents n’a donné pour l’instant de résultats suffisamment fiables -et économiquement supportables- pour être utilisés à des fins de préservation des vies humaines. Voir un article récent qui fait le point sur les innovations : http://www.news.uwa.edu.au/201506177707/international/shark­deterrent­research­reveals­ interesting­results